Point de situation FCO et MHE – au 31 juillet 2025
Après une période de calme relatif, les maladies vectorielles réémergent sur le territoire national. Depuis le début du mois de juin, la Fièvre catarrhale ovine (FCO) – dans ses sérotypes 3 et 8 – ainsi que la Maladie hémorragique épizootique (MHE) font l’objet d’une reprise de circulation, dans un contexte météorologique favorable à l’activité des vecteurs.
Recrudescence nationale depuis début juin
Entre le 1er juin et le 31 juillet 2025, la France a enregistré :
- 1 117 foyers de FCO sérotype 3 (BTV-3)
- 1 060 foyers de FCO sérotype 8 (BTV-8)
- 2 foyers de MHE
La période à risque pour ces maladies vectorielles s’étend de juin à décembre, avec un pic attendu à l’automne. Cette dynamique impose une vigilance accrue de la part des éleveurs et des vétérinaires.
Situation épidémiologique dans les territoires voisins
La situation est particulièrement préoccupante en Normandie, notamment dans le département de la Manche, où plus de 250 foyers de FCO-3 ont été recensés ces dernières semaines. Le Calvados suit la même trajectoire, avec une semaine de décalage. Cette dynamique s’étend également à la Bretagne, avec une circulation active des deux sérotypes BTV-3 et BTV-8. Les cheptels non vaccinés sont les plus durement touchés, avec des signes cliniques parfois sévères.
Reprise de la circulation virale en Hauts-de-France
Dans notre région, une reprise de la circulation du virus FCO-3 est observée depuis une dizaine de jours, en particulier en Picardie. À ce jour, la situation se décline comme suit :
- Oise (60) : 7 foyers en élevage bovin et 1 foyer en élevage ovin
- Somme (80) : 1 foyer en élevage bovin
- Aisne (02) : aucun foyer déclaré
- Nord (59) et Pas-de-Calais (62) : aucun foyer recensé pour l’instant
Il est important de souligner que ces chiffres ne reflètent probablement pas l’ampleur réelle de la circulation virale. De nombreuses suspicions sont encore en cours d’analyse.
Signes cliniques observés
Les symptômes diffèrent sensiblement selon le statut vaccinal des troupeaux.
- Dans les élevages vaccinés : les signes sont souvent discrets et peu spécifiques (chute de production laitière, hyperthermie modérée, avortements).
- Dans les élevages non vaccinés : les signes cliniques sont plus marqués, avec des cas d’amaigrissement soudain, jetage, inflammation du mufle, troubles respiratoires, œdèmes des membres, refus de prise alimentaire et déshydratation.
En cas de suspicion clinique, le dispositif de déclaration de foyer est toujours actif : la visite de suspicion par un vétérinaire sanitaire et les analyses PCR sont prises en charge par l’État (dans la limite de trois animaux de la même espèce).
Des précisions sur les différents sérotypes et pathogènes sont disponibles ici :
Point sur la vaccination
La vaccination constitue à ce jour le principal levier de prévention pour limiter les impacts sanitaires et économiques de la FCO et MHE. Il est encore possible de vacciner les animaux ! Informations FCO – MHE : vaccination
Pour connaître les modalités et les stocks disponibles, vous pouvez également consulter le document à jour sur la disponibilité des vaccins FCO‑3, FCO‑8 et MHE : Disponibilités vaccins
Ouverture de la vente de vaccin MHE et FCO-3 aux PSE
La commande de vaccins contre la FCO-3 et la MHE est désormais ouverte aux structures disposant d’un Plan Sanitaire d’Élevage (PSE), telles que les groupements ou coopératives.
Vaccination gratuite FCO-8 pour les élevages ovins
Depuis juillet 2025, les éleveurs ovins peuvent accéder gratuitement à des doses de vaccin FCO-8 issues du stock national (Bluevac). Cette stratégie vise à réduire la circulation virale dans les troupeaux ovins et à limiter les risques de transmission aux autres ruminants.
Les éleveurs concernés sont invités à se rapprocher de leur vétérinaire sanitaire pour organiser cette vaccination.