Source : https://www.atmo-hdf.fr

Actualités du 02/10/2019 à 18:10

 

Depuis le début de l’incendie qui a eu lieu sur le site de l’usine Lubrizol de Rouen dans la nuit du 26 septembre, Atmo Hauts-de-France a renforcé sa surveillance de l’air sur la région sur la base des éléments transmis par Météo France et en coordination avec Atmo Normandie. Les résultats des mesures sur l’air en direct ont montré un léger impact du nuage sur la qualité de l’air en Hauts-de-France. Des prélèvements complémentaires ont été réalisés en Hauts-de-France et en Normandie. Les analyses en Normandie révèlent les premiers résultats complémentaires.

Une surveillance renforcée depuis jeudi

Atmo Hauts-de-France dispose de 47 stations fixes en région, qui mesurent 30 polluants et familles de polluants, soit en direct, soit par prélèvements sur filtre qui font ensuite l’objet d’analyses différées en laboratoire.

Le suivi de la situation par Atmo Hauts-de-France s’appuie sur les modélisations de la trajectoire du nuage réalisées par Météo France, qui nous indique que « ces modélisations montrent un déplacement du nuage vers le nord puis l’est de la zone Nord au cours de la matinée du jeudi 26 septembre, pouvant expliquer des signalements localisés sur certaines communes. »

Outre cette surveillance en direct et les 4 prélèvements habituellement effectués, Atmo HDF a réalisé 18 autres prélèvements supplémentaires sur la trajectoire du nuage, à partir du dispositif existant. Ces prélèvements concernent les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les métaux lourds, deux familles de polluants, qui peuvent intégrer un grand nombre de composés différents. Au regard de l’incendie de Lubrizol, Atmo Hauts-de-France a demandé aux laboratoires chargés des analyses d’étendre la liste des composés recherchés de 14 à 31. Atmo est en lien avec ces laboratoires pour
comprimer au maximum le temps d’analyse.

En parallèle, la plateforme de signalements des odeurs a également été étendue à toute la région pour permettre aux habitants des Hauts-de-France de déclarer les nuisances observées.

De son côté, Atmo Normandie a effectué des prélèvements à Rouen sous la trajectoire des vents, à l’aide de 2 canisters et de 5 sacs Tedlar le vendredi 27 septembre, au vu des fortes odeurs ressenties notamment sur les Quais de Seine. Atmo Normandie précise que « les prélèvements par canisters ont été effectués à 14h20 devant le bâtiment de France 3 (quai rive droite) et à 14h58 au niveau de la route d’accès aux silos (près du Pont Flaubert). Ces prélèvements ont été réalisés en présence d’odeurs, dont l’intensité était extrêmement forte. Leurs analyses ont porté sur une liste assez complète des composés organiques dont des soufrés (mercaptans). Elles nécessitaient d’être réalisées en laboratoire de chimie et ne pouvaient être connues en direct ».

Durant ces derniers jours, Atmo Hauts-de-France est resté coordonné avec Atmo Normandie pour connaître les résultats des analyses approfondies.

Les résultats en direct et des premières analyses

En Hauts-de-France

Au vu des premiers résultats disponibles immédiatement, pour les polluants habituellement traceurs d’une combustion (particules, oxydes d’azote, benzène), les mesures de qualité de l’air réalisées par Atmo Hauts-de-France ont mis en évidence un léger effet du passage du panache de fumée, jeudi 26 septembre, de 10h à 16h sur les mesures de particules PM10 et PM2.5 ainsi que sur les mesures de carbone-suie. Toutefois les résultats sont restés inférieurs aux seuils réglementaires.

Concernant les signalements d’odeurs, ce sont au total près de 120 déclarations qui ont été enregistrées sur notre plateforme ODO dans les Hauts-de-France, depuis jeudi, centrées sur les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord.

Les résultats détaillés par polluant sont présentés ci-dessous. Ils sont également consultables en libre accès via la page mesures des stations.

Pour les autres prélèvements complémentaires, les résultats devraient nous parvenir la semaine prochaine.

 

A Rouen et ses environs

Atmo Normandie précise dans son communiqué hier que « pour les composés organiques dont des soufrés (mercaptans), toutes les valeurs restent inférieures à la limite de quantification de l’appareil d’analyse. Néanmoins, il faut rester prudent dans l’interprétation de ces résultats puisque les composés soufrés sont instables et se dégradent rapidement. Mis à part les BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylène), les concentrations de la plupart des autres composés volatils mesurés restent inférieurs à la limite de quantification (1μg/m³).

La concentration en benzène peut être comparée à une valeur de référence pour une exposition à court terme (1-14 jours), à savoir 30 microgrammes par mètre cube d’air (μg/m³) (ATSDR 2007, ANSES (VGAI) 2008). Ce composé a été détecté sur le site au niveau de la route d’accès aux silos (près du Pont Flaubert) avec une concentration de 10,04 μg/m3 donc inférieure à ce seuil de référence. Les résultats sur le site de France 3 sont inférieurs à la limite de quantification (1μg/m³).

Pour le toluène et le xylène les seuils de référence sont respectivement (source – valeurs guides OMS pour les polluants de la qualité de l’air extérieur non cancérogènes) :

• Toluène : valeur guide 260 μg/m³ durée et d’exposition d’une semaine
• Xylène : 4800 μg/m³ durée et d’exposition de 24h

Les valeurs mesurées sur les deux sites se situent largement en-deçà de ces valeurs de référence. A noter que d’autres résultats correspondant à des prélèvements effectués le même jour, vendredi 27/09, dans des sacs Tedlar sont encore attendus.

65 signalements d’odeurs en 24h ont été recensés depuis l’activation de l’outil ODO

Retrouvez le détail des résultats d’Atmo Normandie sur leur site : http://www.atmonormandie.fr/

 

Détail des premiers résultats en Hauts-de-France

Les particules PM10 (inférieures à 10 micromètres)

Depuis l’incendie Lubrizol du 26 septembre, les concentrations en particules en suspension PM10 en moyenne horaire sur l’ensemble de la région restent inférieures à 22 μg/m3, largement en deçà du seuil d’information et de recommandation (50 μg/m3).
Ces niveaux de concentrations correspondent, au regard des critères de calculs fixés par décret, à un indice de qualité de l’air « bon » (3 à 4).

 

Les particules PM2.5 (inférieures à 2.5 micromètres)

Les concentrations en PM2.5 présentent une légère hausse le 26 septembre à 8:00 sur les stations de Béthune et Lille Fives. Depuis, elles restent inférieures à 17 μg/m3 sur la région.

 

Le carbone suie

La zone entourée en bleu indique le passage du panage lié à l’incident industriel de Rouen le 26 dans la matinée. L’augmentation des concentrations en carbone-suie est visible, cependant elles restent normales (inférieures à 8 μg/m3 en moyenne horaire). L’évolution entre le 27/09 et le 02/10 montre des concentrations faibles en carbone suie (inférieures à 3 μg/m3 en moyenne horaire).

 

Le benzène et le toluène

Le passage du nuage n’a pas d’impact sur les résultats de benzène et de toluène à Lille et Dunkerque. Aujourd’hui, l’augmentation des niveaux de benzène, observée à Dunkerque, est liée à la proximité de l’activité industrielle et est décorrélée de l’incendie de Lubrizol.

 

Les signalements des odeurs

Comme nous l’avions évoqué dans notre état des lieux de la situation au 30 septembre, Atmo Hauts-de-France a exceptionnellement étendu sa plateforme ODO à l’ensemble de la région.

La carte ci-dessous reprend les signalements publics.

Sur les Hauts-de-France, 112 signalements ont été enregistrés entre 26/09 et 14h le 30/09, essentiellement localisés sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais et la plupart les 26 et 27/09.

Parmi ces signalements, les déclarants évoquent des odeurs de :

• hydrocarbures ou essence/gazole : 67
• brûlé : 15
• acide/piquant :6
• solvants : 5
• caoutchouc : 3
• Œuf pourri/soufre : 3
• Autres odeurs : 13.