9/01/2019 – TUBERCULOSE BOVINE : LA SURVEILLANCE RESTE DE MISE !

Tuberculose bovine : la France demeure officiellement indemne au niveau européen depuis 2001 malgré une situation préoccupante

La surveillance reste donc de mise !

 

La France pourra-t-elle conserver ce statut ?

 

La tuberculose bovine est une maladie animale transmissible à l’humain (zoonose) causée par la bactérie Mycobacterium bovis (M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces animales, à la fois domestiques (bovins) et sauvages (notamment les cervidés, sangliers ou blaireaux). La tuberculose se transmet surtout par voie respiratoire, mais dans le cas des animaux sauvages, la transmission par voie orale, c’est-à-dire par ingestion d’aliments ou d’eau contaminée, tient certainement une place importante.

 

La France est déclarée officiellement indemne par l’Union européenne, pourtant la maladie est loin d’y être éradiquée : en 2017, 95 foyers avaient été découverts. Les chiffres de l’année 2018 ne sont pas encore connus, mais la parution cet été d’un plan de renforcement de la lutte contre la tuberculose bovine confirme la difficulté à maîtriser la situation sur le territoire national.

 

L’origine de la contamination est toujours difficile à établir. Le développement de la maladie au sein d’un élevage est le plus souvent long et insidieux. Les bovins domestiques représentent le principal réservoir de l’infection, c’est-à-dire que la maladie se transmet d’abord et avant tout entre bovins. Cependant, des animaux sauvages, comme notamment les sangliers ou les blaireaux, peuvent s’infecter et jouer le rôle d’hôtes de liaison, voire de réservoirs susceptibles de contaminer à leur tour des élevages.

 

En plus de l’inspection de toutes les carcasses dans les abattoirs, la prophylaxie est active sur les bovins de la région, que ce soit par des tuberculinations programmées dans les élevages cédant du lait cru ou des produits au lait cru affinés moins de 60 jours destinés à être consommés en l’état, sur les troupeaux à risque spécifique, notamment ceux situés en zone de prophylaxie renforcée, ou encore sur les animaux introduits à l’âge de 6 semaines ou plus dès lors que soit leur transit entre élevages a duré plus de 6 jours soit l’élevage cédant est situé dans un département à risque et l’élevage introducteur est officiellement qualifié comme étant à fort taux d’introductions. Le plan « Sylvatub » qui vise à surveiller la faune sauvage est aussi amené à être renforcé.

 

En matière de biosécurité, les risques liés à l’introduction de bovins ou liés au voisinage (désinfecter les matériels utilisés en commun entre chaque élevage utilisateur, proscrire l’abreuvement à partir d’eaux de surface non traitées, proscrire l’accès des animaux sauvages aux stocks d’aliments, …)  sont principalement à prendre en compte. A cet effet, une plaquette de prévention est disponible auprès de votre GDS.

 

Enfin, la recrudescence de la maladie chez l’humain est également connue. Une toux chronique et une fièvre peu intense mais persistante peuvent conduire à consulter. Le 1er dépistage peut consister en un test cutané ou intradermo-réaction à la tuberculine … comme pour les bovins.

 

Monique Bœuf

FRGDS Hauts-de-France

 

Plus de renseignements sur www.plateforme-esa.fr