27/02/2020 : Gérer les risques sanitaires liés aux mouvements de bovins

 

 

 

Source : ploegint.nl

 

Achats, prêts, pensions, … les mouvements de bovins entre exploitations sont nombreux et courants. Ils ne sont pas sans risques pour les animaux de votre troupeau.

Sur la période allant du 1er juin 2018 au 31 mai 2019, 75 755 bovins ont été introduits dans des exploitations de la région Hauts-de-France !

Les mouvements d’animaux entre exploitations sont un facteur de risque important pour la transmission de maladies à des animaux sains et pour sa diffusion sur un territoire.

Il est préférable de limiter les introductions de bovins dans votre exploitation, mais certaines situations ou certains types de production vous amènent malgré tout à en introduire plus ou moins fréquemment.

 

Comment limiter les contaminations lors de mouvements de bovins entre exploitations ?

 

Cédant et introducteur ont tous 2 des obligations à respecter

Selon la réglementation actuelle, le cédant ne peut faire sortir de son troupeau des animaux, à destination d’une autre exploitation s’ils ne sont pas :

  • Identifiés selon la réglementation en vigueur et notifiés correctement auprès des services d’identification,
  • Reconnus officiellement indemnes de brucellose, leucose et tuberculose (donc disposant d’une attestation sanitaire verte sur le passeport du bovin),
  • Reconnus indemnes d’IBR (ou, à défaut, sous réserve que les bovins concernés ne soient pas individuellement reconnus « Bovin positif IBR », séronégatifs au regard de l’IBR sur un prélèvement réalisé dans les 15 jours avant départ, une copie du résultat d’analyse correspondant devant être jointe au passeport desdits bovins),
  • Reconnus « BVD : bovin non IPI » conformément à l’instruction technique ministérielle référencée dans l’arrêté du 31 juillet 2019 modifié fixant des mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses/diarrhée virale bovine (BVD).

Dans certaines exploitations où un risque sanitaire particulier est identifié, des tests complémentaires peuvent être requis avant le départ des animaux (exemple : tuberculinations favorables demandées avant départ sur des animaux issus d’exploitations à risque de tuberculose).

Et lorsque des animaux quittent l’exploitation, le cédant doit :

  • Fournir leur passeport sur lequel est apposée l’attestation sanitaire (ASDA) correspondante devant être datée au jour de la sortie et signée par l’éleveur cédant,
  • Compléter les informations sur la chaîne alimentaires (ICA),
  • Notifier la sortie des animaux auprès du service d’identification.

 

Selon la réglementation actuelle, l’introducteur doit, quant à lui :

  • Notifier l’introduction d’animaux dans son exploitation, auprès des services d’identification,
  • Faire réaliser par son vétérinaire les prélèvements et/ou tests requis dans les délais prévus (IBR et selon la zone de provenance et/ou le délai de transit des animaux, brucellose, tuberculose, …),
  • Retourner au GDS les attestations sanitaires d’origine afin que de nouvelles ASDA puissent être délivrées au numéro de l’exploitation introductrice,
  • Isoler du reste du troupeau les animaux introduits, au moins jusqu’à réception des résultats favorables de tests et d’analyses,
  • Si au moins un résultat venait à être défavorable, conserver ces animaux isolés du reste du troupeau.

 

Des dépistages préconisés

Un certain nombre de maladies présentes chez les bovins sont réglementées, ce qui oblige à les dépister.

Cependant, il est fortement recommandé de dépister d’autres maladies bien connues ou en expansion et qui ne sont pas réglementées :

  • C’est le cas par exemple de la paratuberculose que nous vous préconisons de dépister sur les animaux âgés de 18 mois et plus, de préférence chez le cédant avant le départ des animaux,
  • Un autre exemple avec la besnoitiose, maladie plus fréquemment rencontrée dans les exploitations du sud-ouest de la France, et qui remonte progressivement vers le nord de la France : nous vous préconisons de dépister systématiquement les animaux en provenance de zones présumées infectées,
  • Un dernier exemple avec la néosporose que nous vous préconisons également de dépister au moins sur les femelles âgées de 6 mois et plus.

 

 

Le billet de garantie conventionnelle

Certaines maladies, telle la brucellose, sont reconnues comme vice rédhibitoire à l’introduction si le dépistage à l’introduction réalisé dans le délai réglementaire n’est pas favorable.

D’autres maladies, comme la paratuberculose par exemple, ne sont pas reconnues comme vice rédhibitoire dans le cadre d’une visite d’introduction défavorable. Dans cette situation, la réglementation n’oblige pas le cédant à reprendre l’animal concerné.

Il existe néanmoins le billet de garantie de conventionnelle qui peut être renseigné par le cédant et l’introducteur avant le mouvement des animaux d’une exploitation à une autre. Il vous permet à tous deux de définir les conditions de retour dans l’exploitation cédante d’un animal présentant un test défavorable à une ou plusieurs maladies sélectionnées sur ce document.

Un exemple de billet de garantie conventionnelle est à votre disposition sur le site des GDS des Hauts-de-France : Billet de garantie conventionnelle.

Néanmoins, il demeure de loin préférable de faire pratiquer les tests avant le départ des animaux de manière à objectiver leur statut sanitaire individuel.

 

Maîtriser le transit des animaux entre exploitations

La maîtrise du transit des animaux entre 2 exploitations est une étape clé !

Bon nombre de contaminations entre animaux se font pendant le transit.

Des éleveurs de la région en ont d’ailleurs fait récemment les frais car cette étape n’a pas été correctement maîtrisée.

Des élevages sains disposant d’animaux naïfs vis-à-vis de certaines pathologies et ayant introduit des animaux porteurs ont par exemple vu la quasi-totalité de leur troupeau contaminée par l’IBR en quelques semaines seulement !

 

Demandes de dérogation aux dépistages à l’introduction : à utiliser avec précautions

En ce début d’année 2020, la gestion des demandes de dérogations au dépistage de l’IBR à l’introduction évolue pour s’harmoniser au sein de la région Hauts-de-France.

En effet, les conditions d’octroi de cette dérogation sont plus encadrées sur la région selon la résolution du Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale des Hauts-de-France adoptée en sa session du 3 décembre 2019.

Désormais, Il est prévu que toute demande de dérogation soit réalisée auprès de votre GDS, préalablement au mouvement de bovins entre exploitations, demande à partir de laquelle, sous réserve de recevabilité, le GDS établira un formulaire numéroté spécifique de demande de dérogation qu’il transmettra à l’introducteur. Toute demande de dérogation faite a postériori du mouvement ne sera pas recevable et les animaux devront, dans ce cas, obligatoirement subir un dépistage sérologique individuel au regard de l’IBR à partir d’un prélèvement réalisé 15 à 30 jours après leur entrée dans l’exploitation introductrice.

Les principales conditions d’octroi de la dérogation au dépistage de l’IBR à l’introduction sont :

  • Les bovins doivent être individuellement qualifiés « indemnes d’IBR » et « BVD : bovin non IPI » au moment où ils quittent l’exploitation cédante,
  • Le transport des animaux doit impérativement être réalisé par l’éleveur cédant ou par l’éleveur introducteur. Il ne peut pas s’effectuer par un tiers (marchand de bestiaux, groupement de producteurs, centre d’insémination, opérateur commercial, transporteur, etc.),
  • Le transport doit être réalisé dans un véhicule lavé et désinfecté, directement de l’exploitation cédante à l’exploitation introductrice, sans rupture de charge, et sans contact avec des animaux d’autre provenance,
  • Le formulaire spécifique de demande de dérogation doit être correctement et intégralement renseigné, puis retourné au GDS pour validation, sous 7 jours après le mouvement des bovins, avec l’ASDA datée et signée par le cédant et l’acquéreur pour chacun des bovins concernés,
  • Les notifications de mouvement des animaux concernés doivent être réalisées rapidement auprès des services d’identification.

 

Toute condition non respectée entraînera un refus de la demande de dérogation.

Pour toute demande ou toute précision, veuillez-vous rapprocher de votre GDS.